Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/173

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Mme J. Mendès donnait de chacune des œuvres du maître, y compris Tristan et les Maîtres-Chanteurs une analyse plutôt poétique que musicale, mais absolument hyperbolique.

À peine eut-il obtenu, par décret du 22 août 1868, le privilège de M. Carvalho, M. Pasdeloup avait songé à représenter Lohengrin[1]. Devenu directeur du Théâtre Lyrique, il se proposait de monter successivement tous les opéras de Wagner. Il avait choisi Rienzi pour son début parce que cette œuvre avait été composée sur le modèle de l’opéra français. « Rienzi, a dit Wagner lui-même, a été conçu et exécuté sous l’empire de l’émulation excitée en moi par les jeunes impressions dont m’avaient rempli les opéras héroïques de Spontini et le genre brillant du Grand-Opéra de Paris d’où m’arrivaient des ouvrages portant les noms d’Auber, de Meyerbeer et d’Halévy… Ce Rienzi fut achevé pendant mon premier séjour à Paris ; j’étais en face des splendeurs du Grand-Opéra et j’étais assez présomptueux pour concevoir le désir, pour me flatter de l’espoir d’y voir représenter mon ouvrage[2]. »

  1. « Après les Maîtres-Chanteurs, dit Wagner dans une lettre adressée en mars 1869 à Mme Judith Gautier et publiée par la Liberté, on a parlé d’une troupe allemande devant donner, l’un après l’autre, mes opéras à Paris, puis on a voulu tenter Lohengrin en italien, puis encore Lohengrin en français, que sais-je ? Bref, il n’était pas question cet été de moins de cinq projets concernant la représentation de mes œuvres à Paris. Cependant, je n’en ai pas encouragé un seul. »
  2. Lettre à M. Frédéric Villot.