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à cette soirée avaient résolu de ne pas applaudir, ne voulant pas influencer l’opinion française, disaient-ils. »

Un peu plus tard, Mme  J. Mendès publia dans la Presse du 17 octobre suivant, sous le titre : Richard Wagner et la critique, une longue étude où elle répondait à certains passages des articles de M. Reyer sur Lohengrin. D’après elle, les opéras de Wagner ne sont pas conçus d’après le même système que ceux de Gluck et, à l’appui de cette affirmation, elle citait des extraits de la Lettre sur la musique, expliquant l’innovation de Wagner. Le parallèle lui semble d’autant moins juste que Gluck n’a commencé à obéir à ses idées de réforme qu’à l’âge de quarante-quatre ans.

Wagner a toute sa vie tendu vers le but qu’il s’était proposé. M. Reyer a tort de penser que Wagner traite avec mépris les maîtres qui l’ont précédé et elle lui oppose des citations choisies dans la Lettre à F. Villot, contenant des éloges pour Mozart, Gluck et Beethoven, sans se douter que ces éloges ont été écrits à Paris pour pallier les critiques acerbes d’Opéra et Drame.

M. Reyer répondit à Mme  J. Mendès par une Lettre courtoise et spirituelle et n’eut pas de peine à lui démontrer qu’il savait son Gluck aussi bien qu’elle et que la discussion portait sur un mot, mais son admiration pour Wagner, disait-il, n’allait pas jusqu’à aimer Tristan et Yseult.

Dans un second article (Presse du 30 octobre),