Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/183

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Ce compte rendu théâtral est un chef-d’œuvre de bouffonnerie tudesque, grossière et lourdement travaillée. Presque toute la première page du Figaro remplie de balourdises et d’onomatopées d’humoriste allemand, pour arriver à accoucher d’un mot spirituel ! Ce n’est pas la peine de blaguer Wagner et son manque d’idées ! Je renvoie le lecteur à ce délicieux morceau de parade foraine avec accompagnement de cymbales.

Quelques phrases prises au hasard. M. Wolff a déjà donné des éloges à l’ouverture et au septuor du premier acte. « Le trio est italien, mais il est joli. Rienzi va rejoindre ses amis, ce qui permet aux amoureux de chanter le seul et exécrable duo de cet opéra. Le final par Rienzi et les chœurs, qui suit ce morceau, n’a aucune grandeur ; si je le signale, c’est qu’il commence le vacarme infernal qui va durer jusqu’à la fin du troisième acte. » Il déclare le solo de Mlle Priola adorable. « Il n’y a plus ensuite que tintamarre de cuivres. Ce diable de Wagner a mis l’explosion de la place de la Sorbonne en musique… Pendant le troisième acte, plusieurs chevaux ont pris le mors aux dents dans la rue. » La scène de Rienzi abandonné lui paraît remarquable. « La prière de Rienzi n’est autre chose que cette mélodie large et belle que nous avons déjà entendue dans l’ouverture. » Le public a applaudi les bonnes parties de l’opéra de Wagner ; « s’il (l’auteur) avait assisté à la curieuse soirée d’hier, il eût compris que ce public si facile à contenter, si amoureux des