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chantée par le chœur des femmes, tandis que le combat se livre aux portes de Rome… La scène de la conjuration a un caractère sombre, concentré, menaçant. À l’arrivée de Rienzi, l’orchestre joue une marche d’une expression douce et charmante ; la mélodie chantée par le tribun a le même caractère. L’anathème et le chœur des moines forme un beau contraste avec ce qui précède… — La prière de Rienzi est un des morceaux les plus mélodieux et qui ont obtenu le plus de succès ; elle est digne de Weber… La scène finale est une des plus étonnantes créations de Wagner », et M. Weber la compare à la strette des trompettes dans la Bénédiction des poignards.

Exhumons quelques facéties des amuseurs du Tout-Paris.

— « Ce qui nuira à Rienzi, c’est que l’élément féminin, c’est que l’amour y est relégué au troisième plan. Le héros n’est qu’un tribun uniquement occupé de politique et qui s’exprime comme un article de fond du Journal des Débats. » — Vie parisienne (10 avril).

— « Rienzi, — c’est M. Pierre Véron qui, dans le Charivari du 8 avril, évoque cette gracieuse comparaison, — fait l’effet d’une macédoine de Verdi et de Meyerbeer pilée dans un mortier et entrée ensuite en fermentation ».

Le premier-Paris du Figaro du 8 avril est signé du nom de M. Albert Wolff. Aucun courriériste n’a jamais fait mieux dans le genre Soirée parisienne.