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devant le Théâtre-Lyrique un numéro de la Chronique illustrée (11 avril 1869), presque entièrement consacré à Rienzi, texte par Alfred d’Aunay, avec portraits de Montjauze et de Mlle Borghèse et de nombreux dessins reproduisant les costumes et les décors de l’opéra de Wagner.

La partition française (traduction de MM. Ch. Nuitter et Guilliaume) parut le mois d’après chez Durand-Schœnewerk. Elle fut déposée le 3 mai au Ministère de l’Intérieur.

Quelques semaines plus tard, Hipp. Prévost, critique musical de la France, réunit ses articles des 18 avril et 19 mai 1869 en une brochure qui se vendait au profit de l’Association des artistes musiciens[1].

Cette brochure est écrite dans un esprit très hostile à Wagner et contient des attaques fort vives. Wagner ayant fait paraître au mois de mars une nouvelle édition de son Judaïsme dans la musique, publié tout d’abord en 1852, la lecture de ce factum où Meyerbeer, Mendelssohn et Halévy sont maltraités avec un évident parti-pris, indigna le critique. D’après Wagner, « un juif ne saurait être un peintre, un sculpteur, un poète, un musicien, un comédien, un artiste de talent. » On voit que cette théorie n’a pas été inventée par M. Éd. Drumont.

Prévost accuse Wagner d’avoir à dessein choisi

  1. Étude sur Richard Wagner à l’occasion de Rienzi, par Hipp. Prévost. Paris, 1869, brochure in-8o, chez les libraires et éditeurs de musique.