Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/192

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fût réservé à Wagner et à l’appui de son dire, M. Leroy donnait le nombre des représentations des opéras de Wagner, joués pendant la dernière saison (Figaro du 18 septembre).

Si élogieux que fût Le compte rendu de M. Schuré, ce n’était pas un simple dithyrambe en l’honneur du poète Wagner ; on y trouve quelques jugements sur la musique de Rheingold. « Le premier tableau est un chef-d’œuvre de poésie et de musique. Jamais le charme de l’élément liquide n’a été rendu d’une manière plus palpable et plus troublante. L’ondulation de l’orchestre, le doux rythme de la vague fluviale ne cesse pas un instant. Les chants des ondines, leur dialogue narquois et joyeux s’y enlace avec une grâce serpentine…

« Ce moment sublime où les dieux choisissent entre l’or et la beauté (le rachat de Freïa), ce point culminant du prologue est transfiguré par une symphonie d’une saisissante élévation… À la fin du dernier tableau, les dieux s’avancent vers le Walhalla aux sons d’une marche grandiose, de majesté beethovenienne. » Wagner a trouvé trois genres de musique différents pour peindre la région fluviale, les antres du Nibelheim et les hauteurs sereines habitées par les dieux. « Toute l’instrumentation du Nibelheim est aussi forte dans le sombre et le rouge-feu que celle du Rhin dans le vert glauque et le liquide, ou celle du Walhalla, dans le clair et l’éthéré. » (Temps du 9 septembre).

Dans son Épître au roi de Thuringe, — lisez : de