Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/246

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nous sommes tous unis par un sentiment d’admiration.

Veuillez agréer, etc… »


Le 30 octobre, M. Albert Wolff blâmait l’attitude du public au Cirque-d’Hiver, mais, déjà repentant des éloges pompeux adressés par lui à la marche le Gœtterdœmmerung, il déclarait qu’au concert, « cette marche est une chose confuse, ennuyeuse, sans caractère, un tapage qui agaçait les nerfs, un bruit effroyable qui a appelé les protestations. »

Le lendemain du concert, dans son feuilleton de l’Estafette, M. C. Saint-Saëns désapprouvait les siffleurs ; mais, à son avis, M. Pasdeloup, « détachant cette marche de l’ensemble, avait fait une chose insensée. »

Le Ménestrel du 5 novembre donnait du morceau de Wagner un bizarre compte rendu sous la signature : Auguste Morel[1]. « C’est un andante en ut mineur, sans motif déterminé et sans rythme bien accentué. On ne peut nier cependant qu’il ne présente un certain caractère de grandeur résultant surtout du coloris de l’instrumentation, et, chose remarquable, à part une explosion dans le milieu du morceau, toute cette masse d’instruments de cuivre que Wagner a ajoutée à l’orchestre ordinaire, n’est guère employée que pour des effets qui, malgré leur

  1. Auguste Morel, compositeur de province, qui fut directeur du Conservatoire de Marseille, mort depuis peu. Ce fut un des plus intimes amis de Berlioz.