Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/260

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de 1880, le chapitre sur Wagner est d’une rare insignifiance. Après avoir rappelé l’opinion de Meyerbeer sur la musique de l’avenir, déjà pieusement consignée dans Meyerbeer et son temps[1], le critique soude péniblement ensemble de vieilles chroniques de la Revue des Deux-Mondes où l’on cueille des aphorismes de cette force :

— « La musique est un art, la poésie en est un autre… »

— « Les plus beaux vers ne peuvent rien pour une mauvaise musique… »

— « Le grand point, lorsqu’on se mêle de composer des opéras, c’est d’être un musicien de théâtre. Ayez d’abord le don et tout le reste vous viendra par surcroît, selon les milieux et les circonstances. »

Allons ! M. de la Palisse n’est pas mort, mais M. Blaze de Bury retarde de vingt ans. Il sacrifie Wagner, comme de juste, à la gloire de Weber, de Meyerbeer et de Verdi. Si l’on n’avait la date du livre sur la couverture, on croirait lire un article écrit du temps des Azevedo, des Chadeuil et des Fiorentino, et non à une époque où Mme Judith Gautier organisait dans les salons de Nadar des auditions intimes des fragments de la Tétralogie.

Ces auditions auxquelles n’assistèrent que les

  1. Meyerbeer aurait dit de Wagner qu’il ne connaissait pas son affaire. Imprimer ce propos en 1865, n’avait rien qui pût choquer, après les moqueries de la presse parisienne sur la musique de l’avenir, mais il était maladroit de le rééditer en 1880, car ce reproche adressé à Wagner paraît aujourd’hui simplement ridicule et prouve la jalousie de Meyebeer.