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Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/264

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à son auditoire la Chevauchée des Walkyries, sans les voix de femmes. Ce fut le plus grand succès qu’ait remporté à Paris la musique de Wagner, le plus populaire, et plusieurs auditions successives ne suffirent pas à satisfaire la curiosité du public.

6 février. — Au Cirque d’Hiver, trois fragments du Vaisseau-fantôme, l’air de basse du Hollandais au premier acte, la scène des jeunes filles au rouet et la ballade de Senta, — chantés par M. Lauwers, Mmes Caron et Brunet-Lafleur. Ces morceaux, dont la facture ressemble beaucoup à celle de nos opéras français, furent bien accueillis.

Le 10 avril, M. Pasdeloup joignait aux fragments des Maîtres-Chanteurs déjà connus le quintette chanté par Mmes Panchioni, Caron, MM. Lauwers, Bolly et Lecor. Indulgent aux interprètes, le public applaudit de bonne foi.

Au Concert spirituel du Vendredi-Saint (15 avril 1881), M. Colonne tenta l’entreprise téméraire de faire accepter à son public, non seulement le prélude de Tristan, mais la scène finale dans laquelle le cantique passionné d’Yseult à l’anéantissement était transcrit pour cornet à pistons. Raison d’économie sans doute ! Plus tard, il devait faire exécuter à un saxhorn les adieux de Wotan à Brunehild dans la Walkyrie. Je dénonce au mépris des musiciens cet odieux saccage, propre à faire accuser Wagner d’incohérence et d’obscurité par les ignorants. — Ces fragments de Tristan firent fiasco.

Le 23 octobre suivant, il eut l’idée d’extraire de