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Après lui, le 11 décembre, M. Pasdeloup donnait le septuor et les fragments bien connus du troisième acte, avec M. Faure dans le rôle de Wolfram. Le succès fut immense, surtout pour le chanteur.

Dès lors, cette suite de morceaux de Tannhœuser devint une des attractions les plus communes des Concerts populaires et des Concerts du Châtelet. M. Colonne en a particulièrement abusé et ces fragments ont alterné pendant des années et alternent souvent encore, sur ses monumentales affiches rouges, avec le Désert, de F. David, la Sérénade, de Beethoven et le Songe d’une nuit d’été dont s’est engoué son public de rapins de l’École des Beaux-Arts, de commerçants et de calicots.

La question Lohengrin, dont on a fait si grand bruit l’hiver dernier, est déjà vieille de vingt-trois ans.

Nous avons vu qu’en 1864, M. Carvalho hésitait entre la partition du Vaisseau-fantôme et celle de Lohengrin. En 1868, après le succès des Maîtres-Chanteurs à Munich, Wagner nous apprend qu’un imprésario songeait à monter à Paris ses opéras avec une troupe allemande… Là-dessus, l’ancien et le nouveau directeur du Théâtre-Lyrique se disputent la partition de Lohengrin et finalement, renoncent à la mettre à l’étude. Quand Rienzi fut représenté en 1869, bien des musiciens blâmèrent M. Pasdeloup de n’avoir pas choisi Lohengrin. Si l’entreprise eût