Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/280

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de la séduction par les fleurs animées et le duo de Kundry et de Parsifal « où, parmi des longueurs énervantes, on rencontre des élans magnifiques », le premier tableau du troisième acte « d’une couleur admirable. »

M. Léon Leroy envoya de Bayreuth à la Liberté quatre lettres très intéressantes, mais où il n’est pas dit un mot de la musique.

Le National, représenté à Bayreuth par M. Edmond Stoullig, inséra quatre chroniques de son collaborateur (6, 7, 9 et 11 août). Les premières se bornaient à décrire les incidents du voyage, la ville de Wagner, la soirée théâtrale, les modes wagnériennes, l’organisation du théâtre. Dans la dernière, M. Stoullig procédait à l’examen du système musical de Wagner et observait que la dérogation aux divisions arbitraires de l’opéra et les autres innovations du maître ont été découvertes par d’autres avant lui. Il se plaignait de la longueur et de la monotonie des scènes, de la fréquence des retours des nombreux thèmes-conducteurs. Toutefois, « la Cène et tout le dernier acte de Parsifal resteront au nombre des plus belles choses qu’on ait entendues en musique. Quant au voluptueux duo de Kundry et de Parsifal que j’ai entendu trois fois avec le même plaisir, j’avoue avoir été dès le début empoigné, ravi, enchanté, comme je ne l’ai peut-être jamais été au théâtre… Indéchiffrable et incompréhensible au piano, ce duo est de nature à décourager les plus intrépides. Jouée par la Brandt, la scène est d’un