Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

transformation, « son œuvre est pour ainsi dire la négation du génie français, qui exige la clarté, la simplicité, l’abondance et la variété des idées. »

M. Weber (Temps du 29 août 1882) contesta que les leitmotive fussent, dans l’opéra wagnérien, destinés à caractériser les personnages. « Une des fonctions de l’orchestre est de laisser pressentir les motifs principaux ou dominants, de les soutenir et de les rappeler ensuite ; ces motifs doivent être peu nombreux pour être saisis facilement ; ils doivent répondre aux mobiles et aux sentiments principaux qui engendrent l’action de la pièce et en sont les moteurs essentiels : mais Wagner n’a jamais prétendu établir une espèce de photographie musicale, donnant la pourtraicture des personnages, de manière que le spectateur-auditeur pût «lire à tout moment : C’est frappant ! »

L’un des morceaux les plus remarquables de la partition de Parsifal, le prélude, fut au commencement de la saison des concerts, joué le même jour (22 octobre), par les orchestres de MM. Pasdeloup, Colonne et Lamoureux. L’extrême gravité du style et la lenteur des mouvements causèrent pour le public une impression de monotonie qui nuisit d’abord au succès de cette admirable page symphonique. Le morceau produisit peu d’effet au Cirque