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d’Hiver et au Château-d’Eau. malgré la présence de tous les initiés ; il fut sifflé au Châtelet.

M. Fourcaud, dans le Gaulois, exposa le plan du prélude en une paraphrase très développée, avec l’indication des thèmes et de l’orchestration. M. Ch. Darcours[1] (M. Charles Réty) découvrit que « le prélude de Parsifal est une bonne leçon d’harmonie, calme et claire, dans laquelle on retrouve l’emploi de quelques-uns des procédés les plus connus du maître et qui n’occupe réellement l’oreille que par quelques jeux de timbre d’un bel effet. »

M. Jullien, dans le Français du 30 octobre, fit ses réserves habituelles. « Ce morceau, tout admirable qu’il soit, perd considérablement à être entendu isolément ; ce n’est pas une ouverture, c’est pour l’auditeur une préparation au drame qui va se dérouler. » Selon M. Joncières, « il y règne une profondeur dépensée, une noblesse d’allure, une intensité d’expression unies à une simplicité, à une largeur de style qui devraient cependant dessiller les yeux à ceux qui s’obstinent à ne voir dans R. Wagner qu’un compositeur inintelligible, abusant des sonorités bruyantes et des effets cacophoniques. »

Le 5 novembre, au Châtelet, première audition du Huldigung’s-marsch, composé en 1864 en l’honneur de Louis II, roi de Bavière et protecteur de l’artiste. « Ce morceau, écrit M. Julien (Français du 13 novembre), est médiocre, et Wagner n’est pas

  1. Figaro du 25 octobre 1882.