Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/288

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sical de Wagner ; — V. Les Nibelungen ; — Vl. Critique du système de Wagner ; — VII. Conclusion. Le drame lyrique français.

M. Ed. Hippeau estime qu’en 1883 le public écoute avec assez d’intérêt la musique de Wagner pour que la critique de bonne foi ait enfin son indépendance, et, au lieu d’être obligée par principe de prendre parti pour Wagner contre ses détracteurs, puisse discuter sérieusement l’œuvre et l’artiste. Aussi n’admet-il pas que Wagner prétende n’accepter comme juges que les Allemands pour lesquels il a voulu composer ; le public étranger ne peut être récusé, puisque « la musique est précisément celui de tous les arts qui n’a pas de patrie, car elle parle la langue universelle. »

Après avoir tout d’abord brièvement résumé la biographie de l’artiste, ses théories dramatiques et musicales et le poème de Parsifal, il procède à l’examen du système musical du compositeur et pour rendre saisissable l’emploi des motifs typiques, il donne le texte des principaux leitmotive et précise leur rôle dans le cours de la partition. Le finale de la Cène, au premier acte, dans lequel Wagner a dérogé à ses principes pour construire un ensemble vocal et instrumental, intéressant surtout par son mérite architectural et mélodique, lui paraît admirable au point de vue musical, mais dépourvu d’intérêt dramatique. « Tout le drame se passe dans le cœur d’un personnage muet, Parsifal, tournant le dos à la salle, sans qu’un geste nous apprenne que