Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/291

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tion du drame lyrique n’est pas résolue par Wagner, elle appelle après lui un maître nouveau capable d’en trouver la formule. Ce maître sera peut-être un musicien français.

Le 13 février 1883, mourait à Venise, d’une maladie de cœur, le prodigieux artiste dont les œuvres ont été si discutées, dont les théories ont suscité tant de polémiques passionnées. Cette mort soudaine, en pleine gloire, après le triomphe de Parsifal, écrivait M. Cat. Mendès dans le Gil-Blas, « conseillera l’oubli des injures, le pardon des basses rancunes. » Et, en effet, il faut rendre cette justice à la presse française, à l’exception de quelques monomanes, elle salua respectueusement l’ennemi qu’elle combattait la veille.

M. Albert Wolff lui-même fit trêve à ses facéties habituelles sur le maître de Bayreuth, et, haussant le ton de sa chronique à celui de l’oraison funèbre, se montra cette fois indulgent à l’homme de génie, tout en n’ayant pu se tenir de plaisanter son apothéose de Bayreuth et ses courbettes à l’empereur Guillaume. Son article se terminait ainsi : « La mort de R. Wagner est plus imposante encore que ses luttes de jeunesse ; car elle surprend le grand compositeur en plein travail, songeant à l’œuvre de demain, après avoir à peine abandonné l’œuvre d’hier C’est ainsi que doivent mourir les grands artistes, sur la brèche. Ceux qui vivent des choses de la