Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/292

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pensée ne quittent leur idéal qu’avec leur dernier souffle, et, à ce point de vue, la mort de R. Wagner est peut-être sa plus belle gloire devant l’avenir. »

Si M. Albert Wolff et tous ses confrères donnèrent alors solennellement à Wagner l’absolution de ses fautes passées, M. Comettant ne crut pas devoir désarmer et, dans le Siècle du 15 février, rédigea un article nécrologique où reviennent ses éternelles déclamations sur l’insulteur des Français. En terminant, il formait le vœu de voir « à bref délai s’ouvrir un de nos théâtres lyriques, afin que Tristan, la Tétralogie et Parsifal étant joués à Paris, le profond ennui qui s’emparera du public lui soit une douce vengeance. »

Le 17 février, dans la Revue politique et littéraire, M. Gabriel Monod publiait une lettre de R. Wagner à lui adressée après les représentations de la Tétralogie, en 1876. Dans cette lettre, dont j’ai déjà donné des extraits, Wagner soutient que les Français n’ont pas lieu d’être irrités contre lui et que leur aversion provient de ce qu’ils n’ont pas su ou pas voulu comprendre le sens de son pamphlet. Il se défend d’avoir cherché, par un sentiment de haine à notre égard, à se venger de nos dédains. Il ne méprise pas la France, il reconnaît même sa supériorité. Aussi estime-t-il que ses compatriotes ont tort de s’ingénier à nous copier, à s’assimiler nos usages, notre langue, nos modes et notre esprit.

« Si l’on combat, dit-il, à ce point de vue, l’influence française sur les Allemands, on ne combat