Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/296

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sublimes, des accents d’une profonde émotion ; mais cet enchaînement implacable, qui tient haletant l’auditeur pendant tout un acte, sans un temps d’arrêt, sans une seconde de repos, cette inextricable combinaison de parties superposées, ces effroyables dissonances, calculées et distillées avec une impassible cruauté, tout cela nous plonge dans une sorte de stupeur qui engourdit nos facultés intellectuelles et ne nous permet plus d’analyser nos sensations. »

M. J. Weber, dans le Temps du 17 février, déclarait que si Wagner a écrit sur les Français des pages injurieuses, il a « lui-même fort maltraité ses chers compatriotes après la déception que lui avait causée le festival de Bayreuth en 1876 ; car l’effet produit alors par l’Anneau de Nibelung était loin de répondre à l’attente de l’auteur qui, dans la préface de son poème, a dit ce qu’il en espérait. »

M. Pasdeloup ayant fait exécuter le 11 février 1883 une scène symphonique extraite du troisième acte de Parsifal, transcrite au programme sous le nom de Charme du vendredi saint (Charfreitag’s Zauber), M. J. Weber le blâmait sévèrement d’avoir découpé cette scène pour le concert en supprimant le dialogue déclamé des personnages. Après avoir donné l’analyse musicale de cette scène d’après la partition, « on voit, disait-il, quelle aberration il y a de vouloir tailler dans une simple scène un morceau