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mand, avait d’ailleurs élagué les récits de Gurnemanz et d’Amfortas et réduit ainsi le morceau à la forme d’un ensemble d’opéra. Malgré l’insuffisance de l’exécution, le public reconnut dans cette scène religieuse une inspiration géniale.

Malheureusement, la disposition des chœurs derrière les décors étouffait les voix et nuisait à l’ensemble. À Bayreuth, les jeunes garçons et les enfants étaient juchés dans les frises du théâtre ; leurs chants descendaient de la coupole, empreints d’une majesté sereine et d’une suavité mystérieuse, tandis que le clavier des cloches ébranlait, de ses batteries répétées, les échos du Mont-Salvat. Tous ceux qui entendu cette scène à Bayreuth en ont gardé un souvenir impérissable.

L’ouverture pour Faust fut exécutée pour la première fois au Châtelet le 2 novembre 1884. Le 25 janvier 1885, M. Colonne donna plusieurs fragments de la Walküre, les adieux de Wotan et l’incantation du feu, chantée par M. Soum, le lied du printemps, par M. Bosquin et la Chevauchée, avec les voix de femmes. Ce même programme fut offert au public les 1er et 8 février suivant, moins la scène de Wotan.

Dans l’automne de 1884, M. Lamoureux inscrivait à son répertoire deux nouvelles œuvres de Wagner, le Grosser Festmarsch composé en 1876 pour l’anniversaire de la déclaration d’indépendance des États-Unis et qu’il eût mieux valu ne pas exhumer, car c’est une composition aussi vide que bruyante, très