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musique ne paraît acceptable au critique que dans la forme de l’opéra.

Vengeur de la morale, M. Comettant ajoute : « L’appareil des sonorités wagnériennes où toute naïveté, toute tendresse, toute sincérité, tout amour pudique, je dirai volontiers toute honnêteté, sont bannis, n’a pour but le plus souvent, quand il ne cherche pas à éveiller les sensations matérielles des lieux où s’agitent les personnages, que de mettre dans son plus grand relief des scènes d’amour quelquefois incestueux, toujours exclusivement charnel. »

Aux Souvenirs de Richard Wagner, traduits par M. Camille Benoît, succéda la traduction de l’Œuvre et la mission de ma vie[1], par M. Ed. Hippeau. Cette autobiographie avait été écrite par Wagner, pour ses amis d’Amérique et publiée, en 1879, par la North-American-Review. Elle éclaire dans tout son jour le caractère de Wagner et la nature de son génie et elle complète en beaucoup de points l’Esquisse biographique. Le traducteur a d’ailleurs pris soin de faire suivre le texte de cette notice de nombreux extraits des écrits antérieurs du maître. Dans un épilogue intitulé : Un précurseur de Wagner, M. Hippeau nous offre la comparaison très curieuse de vues émises par Vitet dans un article paru en 1825, sous ce titre : De la musique théâtrale en

  1. Une brochure in 8o, imp. Schiller. Paris, 1884.