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Wagner, et en profita pour exprimer son opinion sur le maître allemand.

« Le caractère germanique est incarné tout entier dans la musique de Wagner. De même que M. de Bismarck en représente le côté pratique, de même Wagner en représente le côté artistique… Wagner est le Bismarck de la musique et son œuvre durera autant que celle du chancelier… L’Allemand aime Wagner, le protège à outrance contre toute réserve, contre toute critique… Il croit en cela aimer, protéger, défendre la patrie allemande. »

À ce que pense le comte Paul Vasili, le triomphe momentané de Wagner a été, en grande partie, causé par le bruit que ses admirateurs ont fait autour de sa personne. « Déjà, depuis la mort du compositeur, l’admiration a beaucoup diminué et, cet été, ceux qui ont entrepris le pèlerinage artistique de Bayreuth ont été sensiblement moins nombreux que l’année dernière… Bientôt le sanctuaire sera désert. » Cette prophétie, pas plus que celle de M. Albert Wolff, ne s’est réalisée. Jamais Bayreuth n’a eu plus de visiteurs qu’en 1886.

Un des pèlerins de cette année-là, un littérateur, M. Henri Amic, nous a donné dans son voyage en Allemagne, Au pays de Gretchen[1], des impressions sincères évidemment, mais bien peu intéressantes.

M. Alfred Ernst ayant découvert à la Bibliothèque nationale un exemplaire de Tristan et Yseult

  1. Un vol. in-18. Paris, Calmann Lévy.