Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/311

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Après avoir, dans une étude hyperbolique, examiné tout ensemble le poème et la partition (Gaulois du 8 mars), M. Fourcaud ajoutait :

« Je n’affirme pas que le système de la mélodie continue n’ait déconcerté personne ; on ne se détache pas du jour au lendemain de toutes les traditions, même des plus détestables. Mais le charme de cette partition est incroyable, et la vie joyeuse et tendre en est d’une incroyable intensité.

« En somme, cette représentation a marqué un grand pas fait en avant. L’heure de Wagner est proche en France, et nous nous en réjouissons ; car, partout où Wagner pénètre, les compositeurs ne peuvent plus procéder par à peu près. »

Quant à M. V. Wilder, il envoya au Gil Blas un article enthousiaste, mais qui, émanant du traducteur du livret, ne peut être considéré comme absolument impartial.

Le Ménestrel s’était fait représenter à Bruxelles par M. Arthur Pougin, bien connu pour son hostilité aux tendances wagnériennes. Les banalités, les redites abondent dans son article et ses restrictions ne brillent pas par la nouveauté. Sa conclusion est celle-ci : « C’est là un art particulariste, non un art universel et j’ai la conviction intime que cet art ne sera jamais le nôtre, à nous Français, peuple latin, épris avant toute chose de la mesure et de la clarté, de la sobriété et de la logique. » Par un singulier contraste, le même numéro du Ménestrel contenait une correspondance anecdotique de M. Camille Be-