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table à la syntaxe, en un galimatias burlesque et prétentieux, où il n’a de rival que M. de Wyzewa, son collaborateur. Celui-ci, parmi ses innombrables attributions, a charge de rédiger la chronique du Salon. Il a découvert, au Palais de l’Industrie, une peinture wagnérienne. — Qu’est-ce que cela ? — C’est, d’après lui, « un pastel de M. Degas, le peintre impressionniste, un dessin épouvantant de M. Odilon Redon, une symphonie de couleurs (le livret dit : un portrait) par M. Whistler, wagnéristes inconscients », tandis que M. Fantin-Latour, l’illustrateur des drames de Wagner, est « un wagnériste conscient. » On vendra l’année prochaine sur les Champs-Élysées, espérons-le, un guide wagnérien du Salon ; mais à quand l’horticulture wagnériste, l’astronomie wagnériste, le manuel de médecine opératoire ou d’obstétrique wagnériste ?

Au mois de janvier 1886, après un an d’existence, la Revue wagnérienne a mis au concours un sonnet en l’honneur de Wagner. Cette apothéose du musicien a été célébrée par huit poètes français (?), dont M. Éd. Dujardin lui-même. Le premier prix doit être décerné à M. Stéphane Mallarmé, malgré l’obscurité de sa pièce de vers, dont on a proposé jusqu’à trois explications. Je laisse au lecteur le soin de deviner cette charade.


HOMMAGE


Le silence déjà funèbre d’une moire
Dispose plus qu’un pli seul sur le mobilier
Que doit un tassement du principal pilier
Précipiter avec le manque de mémoire.