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pour l’hiver suivant. Les journaux annonçant la nouvelle, donnèrent cette distribution : Lohengrin, M. Talazac ; — Telramund, M. Bouvet ; — Elsa, Mlle Calvé ; — Ortrud, Mlle Deschamps. Plus tard, on distribua les rôles en double à MM. Lubert, Carroul et à Mlle Heilbron. Mais bientôt, plusieurs wagnéristes français exprimèrent le désir que la traduction de M. Ch. Nuitter, imposée par la maison Durand-Schœnewerk, propriétaire de la partition française de Lohengrin, lut revue par M. V. Walder, traducteur juré des poèmes de Wagner. Cette démarche resta infructueuse ; mais M. Ch. Nuitter refit lui-même sa traduction.

Pour prévenir toute réclamation de la part des compositeurs français dont les intérêts auraient pu se trouver lésés, M. Carvalho décida que les représentations de Lohengrin auraient lieu deux fois par semaine, en matinée, le jeudi et le samedi.

Au mois d’octobre, M. Carvalho se rendit en Autriche et entendit à l’Opéra de Vienne l’ouvrage de Wagner pour se rendre compte de la mise en scène et de l’exécution consacrées en Allemagne. M. Lévi, chef d’orchestre du théâtre de Munich et du théâtre Wagner à Bayreuth, devait d’ailleurs venir à Paris assister aux répétitions et remplacer le compositeur. Tout le monde s’attendait à voir Lohengrin paraître sur l’affiche en février ou mars 1886, quand l’opposition se manifesta par la création d’un comité de protestation résolu à empêcher la représentation de l’œuvre de Wagner. Les journaux entretenaient