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tine, une stérile agitation décorée d’un renom patriotique, refuse à Wagner l’oubli des anciennes injures et nous dénie le droit d’applaudir au théâtre un chef-d’œuvre de musique dramatique !

Toutefois, par les applaudissements unanimes donnés tout récemment à la Walkyrie, le public musical français a éloquemment protesté contre l’arbitraire tyrannique d’une bande de cabaleurs, contre cette conspiration anonyme qui le prive du plaisir de voir représenter sur un de nos théâtres un opéra joué sur toutes les scènes de l’Europe.

Malgré l’opposition acharnée de la presse contre la musique de Wagner, le public parisien réputé si frivole a fini par comprendre et par applaudir cette musique ; il a déjà, en bien des circonstances, par la vertu de sa bonne foi et de sa sincérité, fait la leçon à ceux qui prétendaient régenter son goût. Il ne lui reste plus, méprisant les objurgations passionnées de meneurs avides de réclame, qu’à savoir se défendre de l’éternelle duperie des phrases déclamatoires.

mai-novembre 1886.


FIN