Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/340

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tents, qui luttèrent contre la routine en faveur de Wagner et défendirent sa conception du drame lyrique. Enfin, l’apothéose de Bayreuth, en 1876, eût peut-être éclairé beaucoup d’incrédules, si la manifestation dite patriotique du 29 octobre, au Cirque d’hiver, dirigée contre l’auteur d’Une capitulation, n’eût encore retardé l’accession des Français à la musique wagnérienne.

Las des formes surannées de l’opéra français ou italien, accoutumé peu à peu à de nouveaux procédés par les œuvres de la jeune école, au bout de quelques années, le public se montre plus favorable au maître allemand, et Lohengrin, révélé d’abord par M. Pasdeloup, puis par M. Lamoureux, achève sa conversion. Dès lors, il devient curieux des dernières œuvres de Wagner et, sans les comprendre toujours, s’efforce de les apprécier. La presse se voit obligée de suivre le mouvement, et tel qui injuriait Wagner il y a quatre ou cinq ans, s’empresse de lui accorder du génie. La gloire du maître atteint son apogée avec Parsifal, qui attire à Bayreuth, deux années de suite, une caravane de Français. La mort de Wagner lui ayant valu l’absolution solennelle de ses fautes, la critique sérieuse allait commencer, à l’égard de son œuvre, le travail de révision des jugements contemporains, tandis que le public se laissait entraîner à glorifier le compositeur dans une apothéose posthume. Nous pensions n’avoir plus désormais qu’à réagir contre les excès d’un fétichisme nouveau, el voici qu’une polémique byzan-