Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
19
RICHARD WAGNER JUGÉ EN FRANCE

pie... La partition du Vaisseau hollandais m’a, semblé remarquable par un coloris sombre et certains effets orageux parfaitement motivés par le sujet ; mais, j’ai dû y reconnaître aussi un abus du trémolo d’autant plus fâcheux qu’il m’avait déjà frappé dans Rienzi et qu’il indique chez l’auteur une certaine paresse d’esprit contre laquelle il ne se tient pas assez en garde. »

Grâce aux pérégrinations artistiques de Berlioz, nous possédons sur ces deux ouvrages l’appréciation d’un contemporain, bien plus, d’un musicien français. Mais, comme, en ce temps-là, les journaux ne donnaient en général d’autres informations de L’étranger que les dépêches officielles, les échos de théâtre étant d’autre part fort sobrement rédigés, nous ne trouverons dans les Débats de l’année 1845, sur le Tannhœuser joué à Dresde le 21 octobre, que ces correspondances banales : une lettre du 13 insérée dans le no du 19 : — « Au théâtre royal allemand de notre capitale, on travaille activement à la mise en scène d’un opéra en cinq actes (sic) ayant pour titre Tannhœuser et dont la musique est de M. Robert (sic) Wagner, élève de l’illustre Meyerbeer et premier maître de chapelle du roi. Tous les décors de cette pièce ont été exécutés à Paris. » — et une seconde lettre du 30 octobre, postérieure à la représentation[1] : — « Cette nouvelle œuvre de M. Wagener (sic), a été accueillie par notre public

  1. La première représentation de Tannhœuser eut lieu le 21 octobre 1845.