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RICHARD WAGNER JUGÉ EN FRANCE

avec le plus grand enthousiasme. L’auteur a été appelé sur la scène après chaque acte et, lorsque le spectacle a été fini, tous les membres de l’orchestre et plus de deux cents jeunes gens se sont rendus processionnellement, chacun muni d’un flambeau, à la maison où demeure M. Wagener (sic) et ils ont exécuté sous les croisées de ce jeune compositeur une sérénade composée de morceaux choisis dans ses ouvrages et dans ceux de M. Meyerbeer… »

C’est peu, et ces brèves lignes ne donnent aucune idée d’une œuvre qui devait faire tant de bruit à Paris en 1861. Liszt, quelques années après, veut faire connaître au public français le sujet de l’opéra de Wagner et, grâce à l’amitié de Berlioz, qui, en quelques mots d’introduction, présente au lecteur le maître de chapelle du roi de Saxe, publie en feuilleton, dans les Débats du 18 mai 1849[1], une analyse très étendue de la légende de Tannhœuser, telle qu’elle a été traitée dans le poème de Wagner. Liszt n’exprime pas son opinion sur la musique, mais il termine par ce vœu destiné à rester stérile : « Espérons que le Conservatoire de Paris s’appropriera bientôt l’ouverture gigantesque qui résume avec tant de magnificence tant d’extraordinaires beautés. »

  1. Liszt a ensuite reproduit cet article, ainsi que celui sur Lohengrin dans son étude Lohengrin et Tannhœuser de R. Wagner, publiée en français à Leipsig en 1851, 1 broch. in-8o, Brockhaus, avec deux planches de musique gravée.