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RICHARD WAGNER JUGÉ EN FRANCE

nouvelle édition de son chœur en supprimant la longue et pénible symphonie qui le précède. » Le prélude de Tristan et Yseult « n’a produit aucun effet », mais il en est autrement de celui de Lohengrin, auquel Fiorentino décerne de grands éloges. « Le Réveil du Matin et la Marche des Fiançailles, autres fragments de Lohengrin, malgré des beautés réelles, n’ont pu ni réveiller, ni réchauffer le public. Mais la musique de noces à épithalame (je transcris le texte tel que le donne le livret, il est d’un français douteux), cette musique nuptiale et cet épithalame ont été salués d’applaudissements chaleureux et prolongés… En somme, ajoute-t-il pour conclure, la soirée a été laborieuse, l’exécution inégale », et il constate l’impartialité et l’attitude courtoise du public. — Paul de Saint-Victor, l’un des plus hostiles au Tannhœuser, en 1861, ne daigna pas dire un mot des concerts de Wagner, et quelques jours après, dans la Presse, on le vit couvrir de fleurs le pianiste Hans de Bulow qui, dans son concert du 12 février, exécuta une fantaisie sur des motifs de Tannhœuser[1].

Scudo se montra plus que sévère pour Wagner. Voici quelques-unes de ses appréciations : — « L’ouverture du Vaisseau fantôme, c’est le chaos peignant le chaos d’où il ne surgit que quelques bouffées

  1. Aux deux concerts qu’il donna à Paris en 1860, M. Hans de Bulow exécuta une transcription de la marche de Tannhœuser qui fut chaque fois redemandée. Voir la brochure de Ernest Fillonneau, citée plus loin.