Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/100

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Et ils sont revenus à la charge, armés de toutes pièces, c’est-à-dire des instruments homicides confectionnés à l’avance. Le public, le public entier, a lutté pendant deux actes, et dans sa bienveillance doublée par l’indignation, il applaudissait non seulement les beautés irrésistibles, mais même les passages qui l’étonnaient et le déroutaient, soit qu’ils fussent obscurcis par une exécution trouble, soit qu’ils eussent besoin, pour être appréciés, d’un impassible recueillement.


Dans son article du 2 mai 1887 au Temps, M. Johannes Weber écrivait ces lignes :


Seul peut-être je suis en mesure de donner la physionomie de la troisième et dernière représentation, qui eut lieu un dimanche ; les détails en sont consignés sur le libretto que j’avais à la main ; c’est à cette dernière représentation seulement que j’ai assisté ; le Temps n’a paru qu’un mois plus tard. Le premier acte passa tranquillement, jusqu’au finale, au milieu duquel des voix nombreuses crièrent bis ; une bordée persistante de sifflets y répondit ; le bis n’eut pas lieu. Dans le concours des chanteurs, la première mélodie de Wolfram fut accueillie par des applaudissements et des sifflets également frénétiques ; il y eut aussi quelques coups de sifflet après le premier et le troisième chant de Tannhæuser, puis les siffleurs s’acharnèrent sur l’ensemble final : « Parmi leurs rangs prend place » ; il ne fut plus possible de rien comprendre.

Au troisième acte, la prière d’Elisabeth fut