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Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/104

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(31 mars) contre le parti pris de la presse et des abonnés.


Les Français, écrivait-il, et avec trop juste raison, qui ont la prétention d’aimer la musique et de savoir l’apprécier, ne l’aiment pas sincèrement et n’y connaissent rien, et si la partition de Tannhæuser était signée d’un nom connu et adopté, elle eût, je ne dis pas obtenu du succès, mais du moins passé sans encombre.


M. Catulle Mendès, tout jeune alors, venait de fonder la Revue fantaisiste ; il avait inscrit sur la couverture le nom de Wagner comme collaborateur. Mais les Lettres sur la musique annoncées furent vainement attendues. Wagner se borna à lui envoyer son ami Gasperini, qui devait donner une série d’études sur R. Wagner comme poète et musicien. Celles-ci ne furent pas livrées davantage. Le 15 mars, Gasperini, après la répétition générale du 10, exprima des craintes au sujet du succès. Dans le numéro du Ier avril, M. Mendès formula une courte protestation réduite à dix lignes par l’abondance des matières. « On a sifflé l’œuvre de Wagner, mais on ne l’a pas jugée. On ne veut plus l’entendre, mais on ne l’a pas écoutée. »

Le plus éloquent défenseur de Wagner, fut Ch. Baudelaire, qui produisit, dans la