Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/19

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pécuniaire fut médiocre, car il en résulta pour Wagner une perte de plus de 10,000 francs. Les deux auditions qu’il organisa ensuite à Bruxelles, au théâtre de la Monnaie, furent loin de combler le déficit. Il revint donc à Paris, en proie à des soucis de toute sorte. Un procès avec le propriétaire de l’hôtel de la rue Newton l’obligea à déménager et à s’installer beaucoup plus modestement dans un appartement, 3, rue d’Aumale[1].

Malgré le zèle de ses prosélytes, malgré le retentissement donné à ses concerts par la presse française, Wagner, bientôt convaincu, dès les premiers temps, de l’impossibilité matérielle de réunir à Paris une troupe de chanteurs et de choristes allemands pour y exécuter ses œuvres telles qu’elles avaient été écrites, s’efforçait vainement de conquérir les bonnes grâces des directeurs de théâtre. Nous avons vu son échec auprès de M. Carvalho. Alph. Royer, directeur de l’Opéra, n’était pas beaucoup plus disposé à recevoir Tannhæuser. Il pouvait opposer à l’auteur, et les Troyens de Berlioz dont les musiciens prô-

  1. Dans sa biographie de Wagner, Glasenapp attribue ce déménagement à la nécessité pour l’artiste de se rapprocher de l’Opéra, où l’appelaient journellement ses affaires.