Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 22 —

allemande et particulièrement le baron Erlanger.

On a toujours attribué à l’intervention de la princesse de Metternich la mise à l’étude de Tannhæuser, imposée à Alphonse Royer par un ordre impérial[1].

À ce propos, Mme Adam reproche à Wagner comme un crime[2], ayant été reçu dans le salon de Mme d’Agoult (Daniel Stern), fréquenté par des artistes, des

  1. La brochure de M. Drumont (Richard Wagner : l’homme et le musicien, à propos de Rienzi, in-8, Dentu, 1869), donne une autre explication. C’est le maréchal Magnan qui aurait gagné cette victoire. « Wagner avait remarqué l’assiduité et l’attention du maréchal Magnan à ses concerts. » Il lui demanda audience et trouva chez lui un accueil des plus sympathiques. — « Monsieur, lui dit Magnan en le quittant, je suis un soldat et non un dilettante, mais votre musique m’a passionné et ému. J’aurai l’honneur devoir l’Empereur ce soir et je vous donne ma parole de lui parler de vous. » La parole fut tenue et quand, quelques jours après, Wagner revint au ministère, les domestiques, les employés, le comte Baciocchi, tout le monde était devenu wagnérien. »

    Mais la brochure de M. Drumont, écrite huit ans plus tard, est très sujette à caution. J’y ai relevé plusieurs erreurs. D’ailleurs, à cette époque, le maréchal Magnan était attaché à la maison de l’Empereur en qualité de Grand-Veneur. Cette fonction spéciale ne le désignait pas précisément comme patron des compositeurs.

  2. Lettre du 13 janvier 1885, adressée au Figaro et publiée le 15.