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sifiée par Roche, qui l’adaptait à la musique. Roche avait cru ne devoir rimer que les vers rimes en allemand, il avait traduit les récitatifs en vers blancs. Cette traduction, signée des noms de Roche et de R. Lindau et que Wagner avait lui-même retouchée, fut présentée à l’Opéra le 24 juin 1860. Mais A. Royer, effrayé de l’idée de faire paraître sur son affiche le nom de deux librettistes inconnus, ne voulut pas accepter une traduction en vers blancs. Il exigea que la version Roche-Lindau, qui contenait d’ailleurs des erreurs de prosodie rythmique, fût remaniée par M. Nuitter[1].

Sa traduction n’étant pas accueillie, dit Me Durier, son avocat, Roche se tint à l’écart et n’assista même pas aux répétitions. Il suit de là que Roche n’a pu travailler à sa traduction que six mois au maximum et non un an, comme l’a écrit M. Sardou.

À Paris, Wagner avait pour protecteurs tous les membres influents de la colonie

  1. Dans un interview publié le 18 avril dans le Journal des Débats par M. Fierens-Gevaert, M. Nuitter a donné sur l’histoire de la traduction de Tannhauser des détails qui sont absolument confirmés par la Gazette des Tribunaux du 7 mars 1861 et par les souvenirs de M. Ch de Lorbac. On lira plus loin un résumé de l’audience.