Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 27 —

de la bonne volonté de ses interprètes, de l’intelligence étonnante de Vauthrot, chef du chant, du soin avec lequel étaient dirigées les répétitions des chœurs[1]. Il n’avait, dit-il dans sa lettre sur Tannhæuser (27 mars 1861)[2], jamais rien vu de semblable en Allemagne.

Le seul qui ne fût pas absolument dévoué à l’œuvre de Wagner était M. Eug. Cormon, le directeur de la scène. D’après lui, de graves défauts existaient dans la contexture du poème ; la pièce aurait eu besoin d’être remaniée par un homme du métier. Et il offrait à Wagner les conseils de son expérience dramatique, que celui-ci s’obstinait à ne pas suivre. L’auteur des Deux Orphelines est encore convaincu que Tannhæuser aurait pu avoir un grand succès, si Wagner avait déféré à ses avis.

  1. « Je fus donc choisi, dit M. Nuitter, pour remanier la traduction primitive. Le travail terminé, Wagner, à son tour, se fit copier une vocale de la partition et écrivit lui-même le texte français sous les notes en changeant certaines valeurs et parfois même certains mots. Nous avons conservé cet autographe, qui compte certainement parmi les plus curieux de Wagner. Ce document, qui servit au chef du chant en 1861, a été consulté pour les répétitions actuelles par M. Mangin. » Journal des Débats du 18 avril.
  2. Voir Souvenirs de R. Wagner (trad. C. Benoit). 1 vol. in-18, Paris, 1883, Charpentier.