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Gasperini, son ami dévoué, et par M. Charles de Lorbac, qui fut, à cette époque, l’un des plus zélés partisans de Wagner. Il lui prêchait la douceur, essayait de lui faire comprendre qu’il avait à se faire pardonner son origine étrangère, la protection impériale qui l’avait imposé au directeur de l’Opéra, au préjudice des musiciens français, qu’il fallait tenir compte des usages parisiens ; Wagner lui répondait : — « Ce sont des ânes, des imbéciles ! D’ailleurs, je suis un violent, je ne puis régner par la douceur ! »

Seuls, M. Obin[1] et Mme Marie Sasse[2]

  1. « Pour ma part, je n’ai jamais vu que le compositeur ait manifesté aux répétitions ces impatiences qu’on lui a reprochées. Le chef d’orchestre Dietsch se serait bien gardé de ne pas exécuter à la lettre ce que Wagner lui demandait de faire. S’il n’y a pas réussi, ce n’est pas faute de bonne volonté. Le jour de la répétition générale, le maître était tout à fait content À l’issue de la séance, s’adressant aux artistes de la scène et de l’orchestre, il leur dit à peu près textuellement : « Je vous remercie, Mesdames, Messieurs, je suis absolument enchanté ». (Journal des Débats, 23 avril.)
  2. « Wagner venait tous les deux jours chez moi, dit Mme Sasse. Il n’était pas acariâtre et nerveux, comme on l’a dit, mais absolument charmant, du moins dans les rapports que nous avions ensemble. Nous travaillions pendant une longue heure, et lui notait sur la partition toutes les nuances qu’il voulait obtenir. J’ai conservé cette précieuse relique que Wagner me laissa après son départ de Paris et sur laquelle il inscrivit ces mots : À mon Elisabeth dévouée ». (Ibid. 27 avril.)