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et il faisait observer qu’il était difficile de le savoir, surtout en présence de l’attitude de Roche. La lumière ne lui paraissant pas faite, il estimait qu’il serait utile d’ordonner la comparution des parties.

Le tribunal, présidé par M. Benoît-Champy, crut sans doute être suffisamment éclairé et prononça séance tenante, le 6 mars 1861, un jugement dont le texte est reproduit ci-après :


Attendu qu’il est constant que Lindau a coopéré avec Edm. Roche à la traduction des paroles du Tannhæuser dont R. Wagner est l’auteur ; mais qu’il résulte des documents du procès et notamment des déclarations faites au nom de Roche lui-même que le travail auquel il s’est livré n’a point été agréé par la direction de l’Opéra et que l’œuvre a dû être refaite presque entièrement ;

Que, dans ces circonstances, la traduction faite par Lindau peut lui donner un droit légitime à la part de Wagner, que celui-ci d’ailleurs ne conteste pas, mais qu’elle ne peut lui attribuer, pas plus qu’à Edm. Roche, qui déclare formellement

    Wagner à son égard. « Il fut entendu, dit M. Nuitter, que Roche toucherait des droits d’auteur. Mais il mourut la même année, et sa femme et ses enfants ne lui survécurent pas longtemps. On chercha si Roche n’avait pas un parent à qui il aurait fallu verser des droits. On n’en trouva aucun. Enfin, on vient de découvrir tout récemment un cessionnaire à qui Roche avait fait abandon de ses titres pour quelques centaines de francs. (Journal des Débats du 18 avril.)