Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 52 —

Ce chiffre fut-il dépassé ? C’est possible, vu les exigences de Wagner ; mais il n’atteignit certainement pas les sommes énormes que coûte, au nouvel Opéra, la mise en scène d’un ouvrage à tableaux multiples et à figuration très nombreuse, tel que Salammbô, par exemple.

Wagner avait demandé à son ami Heine[1] d’envoyer à la direction de l’Opéra les croquis des décors et des costumes qui avaient servi pour la représentation de Tannhæuser à Dresde, en 1843. Les décorateurs durent s’en inspirer, tout en ayant la liberté de faire plus riche et plus grandiose. Expédié le 20 juillet, le paquet fut renvoyé à Dresde un mois après. Les maquettes de 1861 n’ont malheureusement pas été conservées.

On peut avoir une idée du tableau du Venusberg, qui avait été exécuté par Cambon et Thierry, par un article du 19 février 1861, signé Théodore Grasset, inséré dans un journal de théâtre, qui paraissait sous le titre de Figaro-Programme.


    « Les douze chiens du Landgrave, écrivait G. Héquet dans l’Illustration du 23 mars, sont des bêtes magnifiques. Mais à quoi servent-ils ? On aurait préféré douze mélodies dans la partition. Mais M. Wagner a estimé sans doute qu’il était plus facile de trouver des chiens que des mélodies. »

  1. Lettre du 10 juillet 1860, publiée dans la Correspondance avec Uhlig. Leipzig, 1888, in-8o .