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nale du Venusberg, exécutée au lever du rideau, était pour eux non avenue. Désespérant d’amener Wagner à intercaler au second acte un divertissement[1], A. Royer avait commandé à Th. Labarre un ballet en un acte, sur un scénario de Petipa et Derley.


Le Tannhæuser n’étant pas d’une longueur tout à fait suffisante, dit M. Petipa[2], M. Royer, directeur d’alors, demanda à Wagner s’il consentait à passer en même temps que Grazioso. Le compositeur refusa obstinément. C’est alors qu’il eut l’idée d’écrire sa Bacchanale. Wagner eut tort, selon moi, de ne pas écouter Royer. Grazioso n’aurait pas nui au Tannhæuser et les abonnés auraient su gré au compositeur étranger de son bon mouvement. Ils firent tomber l’opéra nouveau, parce qu’ils n’avaient pas leur « ballet ».


Le 31 mars, dans son journal, Giacomelli protesta contre les plaintes exprimées par Gasperini dans une lettre adressée à la Gazette de Francfort, déplorant que le service donné aux amis de l’au-

  1. Cette monstruosité s’est produite à Bruxelles, à une représentation de gala de Tannhæuser, donnés le 5 mars 1874, devant le roi et la reine des Belges, le duc et la duchesse d’Édimbourg. — V. Ed. Evenepoel, le Wagnérisme hors d’Allemagne, Bruxelles et la Belgique. 1 vol. in-8. Paris, 1891, Fischbacher.
  2. Journal des Débats, article cité.