des plaisanteries qui ne portent point coup ; enfin qu’il nous soit permis de répéter ici la comparaison dont se sert un des biographes de Johnson en parlant de cet ouvrage qu’il appelle le mont atlas de la littérature anglaise, et de dire avec lui :
Vois ce mont sourcilleux ! la foudre et la tempête
Se liguent vainement pour écraser sa tête ;
L’océan contre lui soulève en vain ses flots ;
Sur sa base immobile, il brave leurs assauts ;
Et sur les élémens remportant la victoire,
Il rit de leur défaite, et jouit de sa gloire.
Notre philologue fut d’ailleurs amplement dédommagé de ces pasquinades par les éloges qu’il reçut des hommes les plus estimables, et le mieux en état de le juger. Son ancien élève et son fidèle ami, Garrick ne fut point des derniers à célébrer la gloire de Johnson. Il le complimenta d’avoir à lui seul terminé glorieusement une entreprise dont les Quarante immortels du royaume de France n’avaient encore pu venir à bout. Dans cette épigramme, qui peint bien la modestie naturelle des anglais, quand il s’agit de leur nation, et que les biographes de notre auteur portent aux nues, il avance hardiment que les heureux habitans de la Grande Bretagne ont sur les français, tant à la guerre que dans les arts et dans les sciences, la même supériorité que Johnson a sur