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Page:Servois - Notice sur la vie et les ouvrages du docteur Samuel Johnson, 1823.djvu/59

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vérité du mensonge, et rendra justice à son ardent désir de le servir le plus dignement possible.

M. Wilkes, destiné, comme nous le verrons dans la suite, à faire beaucoup de bruit dans le monde, pour tomber bientôt après dans le plus profond oubli, plaisante Johnson d’avoir avancé, dans sa grammaire, que la lettre H ne se rencontre guère, pour ne point dire jamais, que dans la première syllabe d’un mot. L’assertion était, à coup-sûr, trop absolue ; mais l’auteur n’a jamais voulu la modifier ; et d’ailleurs, elle ne saurait porter grand préjudice à son excellent travail, puisqu’elle ne se représente point dans le dictionnaire.

Plusieurs années après, le docteur Kenrick, à l’occasion de l’examen de l’édition de Shakespeare, menaça Johnson d’une attaque plus sérieuse ; mais il s’en tint prudemment à la menace.

Le Campbell’s Lexiphanes et les Callender’s Deformities of D. Johnson attaquèrent successivement [1767 et 1782] l’ouvrage et l’auteur, avec les armes du ridicule ; on trouve par-ci par-là dans ces pamphlets quelques pointes assez bonnes pour faire rire ; quelques mots malins assez piquans, mais aux yeux d’un homme grave et instruit, ce ne sont que de mauvais quolibets, que