Facteur, il n’y a rien pour moi, aujourd’hui ?
Non, M. Lepiteux. (il sort.)
C’est très-heureux. Vous n’avez pas d’idée comme les lettres font mon supplice ; j’en reçois quelquefois dix par jours : tout mon argent s’en va en détail.
C’est fâcheux.
Ah ! je la tiens, je la tiens par les cheveux, ma femme !
Qu’est-ce qu’il y a donc ?… Qu’est-ce que vous tenez ?…
La fortune !
La fortune !
Beau-Soleil ! ma voisine ! mon bon M. Lepiteux !
Doucement donc : êtes-vous fou ?
Ma foi, il y a de quoi perdre la tête. C’est M. Ribout.
Ton notaire qui t’écrit ?
Lui-même. Mais écoutez donc quelles nouvelles. (Tout le monde se groupe autour de lui. Il lit.) « Mon cher M. Guilleret, je m’empresse de vous donner avis que le sieur Claude-Mériadel-Michel Guilleret, fils d’Antoine-Balthazard Guilleret, votre oncle, est décédé. »
Décédé !… Un billet d’enterrement ! vous appelez ça une bonne nouvelle ?
Nous n’avons jamais connu ce parent-là.
Vous n’êtes pas au bout, morbleu ! Écoutez donc.
Allez, allez. Décédé.
« Ledit Claude-Mériadel-Michel Guilleret, négociant à la Martinique, veuf et sans enfans, a laissé en mourant pour