Page:Sewrin, Brazier Jean qui pleure et Jean qui rit - 1815.djvu/32

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environ trois cent mille francs de bien dont vous êtes dûment et légalement institué l’unique héritier. »

TOUS.

L’héritier !

AURORE.
Air : Vaud. de l’Écu de six francs.

Après mainte et mainte disgrâce,
L’espoir vient donc luire à vos yeux,
À la fin, le destin se lasse,
Et veut que vous soyez heureux. (bis)

GUILLERET.

Ma chère enfant, je vous confesse,
Que c’est à peine si j’y crois ;
Le bonheur en venant chez moi,
Se serait donc trompé d’adresse.

LEPITEUX, s’essuyant les yeux.

Ce cher voisin !… Je n’y résiste pas… À la bonne heure, au moins cette fois-ci vous avez sujet de rire.

GUILLERET.

Eh bien, quoi ! c’est pour cela que vous pleurez ?

LEPITEUX.

Eh ! certainement ; une succession… l’intérêt que j’y prends…

Mad. LEPITEUX, à son mari.

Mon ami, il faut renouer le mariage de notre fille.

LEPITEUX.

J’y pensais : laisse-moi faire ; je vais remettre ça sur le tapis. Dites donc, Guilleret, vous ne quitterez plus votre maison ?

GUILLERET.

Parbleu, si.

LEPITEUX.

Non.

GUILLERET.

Si ; je vous l’ai vendue.

LEPITEUX.

C’est vrai ; mais je ne souffrirai pas que vous soyez victime des circonstances fâcheuses où vous vous êtes trouvé. Vous savez, d’ailleurs, l’amitié que je vous voue.

GUILLERET.

Bah ! bagatelle ! Nous voilà riches à cent mille écus !

LEPITEUX.

C’est égal. Voilà le sous-seing privé, je le déchire.

GUILLERET.

M. Lepiteux…