Page:Sewrin, Brazier Jean qui pleure et Jean qui rit - 1815.djvu/8

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Au chagrin, je fais la guerre, etc.

Si j’ai le rhume ou la goutte,
Loin d’appeler soudain
Le médecin,
Je bois ma petite goutte,
Le mal s’en va grand train.

Au chagrin, je fais la guerre, etc.


Scène II

GUILLERET, BEAU-SOLEIL.
BEAU-SOLEIL, accourant.

Ah ! mon dieu, mon père…

GUILLERET.

Qu’est-ce qu’il y a, Beau-Soleil ?

BEAU-SOLEIL.

Voilà encore un de vos mérinos qui vient de mourir.

GUILLERET, riant.

Allons, si la mortalité est sur les bêtes à cornes, me voilà frais. À propos, ce fabriquant d’Elbeuf qui a enlevé nos laines il y a six mois… je l’attendais ce matin.

BEAU-SOLEIL.

Il est venu.

GUILLERET.

M’apporter de l’argent ?

BEAU-SOLEIL.

Non ; il a dit que ce serait pour la semaine qui vient.

GUILLERET.

La semaine qui vient ?… Avec lui, la semaine qui vient ne vient jamais.

BEAU-SOLEIL.

Oh ! il s’acquittera avec le tems ; vous ne perdrez rien.

GUILLERET.

Avec le tems ! avec le tems !

BEAU-SOLEIL.

C’est la formule ordinaire.


Air : de Madelon.

Avec le tems, un débiteur vous lasse,
Il vous paiera, dit-il, avec le tems.
Avec le tems, mon père, le tems passe,
Et puis soi-même on passe avec le tems. (bis)