Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/111

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y a presque personne qui ne se retire à part, pour caresser sa femme, et que Cratès au contraire avait commerce avec sa femme Hipparchie en public ; et que Diogène étant tout nu et sans robe sous son manteau, allait ainsi devant le monde, tirant un bras et une épaule nus dehors, au lieu que nous, nous suivons l’usage ordinaire de se vêtir.

Nous opposons encore la coutume à quelque persuasion fabuleuse ; comme, par exemple, à ce que les fables disent de Saturne, qu’il dévorait ses enfants, au lieu que nous avons accoutumé d’avoir soin des nôtres. C’est encore notre coutume de révérer les dieux, comme étant bons, et incapables de souffrir aucuns maux, mais les poètes nous représentent les dieux, comme étant blessés quelquefois, et comme étant jaloux les uns des autres.

Nous opposons la coutume à une opinion dogmatique ; par exemple, la coutume que nous avons de demander des grâces aux dieux, à ce que dit Épicure que les dieux ne prennent aucun soin de nous. Aristippe croyait que c’était une chose indifférente à un homme de s’habiller en femme ; et nos coutumes nous font regarder cela comme une chose honteuse.

Nous opposons une institution à une loi en