Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/228

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dogmatiques diſent que le ſigne ſe rapporte à quelque choſe, qui eſt la choſe ſignifiée & qu’il eſt explicatif de cette choſe : donc il n’eſt pas poſſible que nous concevions ce que c’eſt qu’un ſigne.

Ajoutons à ce que nous avons dit, qu’autrefois les philoſophes ne s’accordaient pas ſur ce ſujet ; les uns diſant qu’il y avoit quelque ſigne d’indication & les autres le niant. Celuy donc qui dit qu’il y a quelque ſigne démonſtratif, ou il le dit ſimplement & ſans démonſtration ou avec démonſtration. S’il ne ſe ſert que d’une aſſertion toute nue, on ne le croira pas ; & s’il veut démontrer ce qu’il avance, il prendra comme avoué ou comme prouvé ce qui eſt en queſtion. Car comme la démonſtration paſſe pour une eſpèce de ſigne, tant que l’on doutera s’il y a ou s’il n’y a pas quelque ſigne, on doutera auſſi s’il y a ou s’il n’y a pas quelque démonſtration : tout comme, par exemple, en demandant s’il y a quelque animal, on demande auſſi s’il y a quelque homme, puiſque l’on foit qu’un homme eſt un animal. Or c’eſt une