Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/241

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conſéquent ; & quand on oſte le conſéquent, on oſte auſſi l’antécédent : car ſi l’antécédent exiſtait, le conſéquent exiſteroit auſſi. Mais quand on poſe le conſéquent, on ne poſe pas néceſſairement l’antécédent. Car le Connexum ne diſçait pas que l’antécédent fût une fuite du conſéquent, mais ſeulement que le conſéquent étoit une ſuite de l’antécédent. Voilà pour quoy on dit qu’une argumentation conclut bien, lors que du Connexum & de l’antécédent du Connexum, elle conclut le conſéquent du meſme Connexum ; ou bien lors que du Connexum, & de l’oppoſé du conſéquent, elle conclut l’oppoſé de l’antécédent. Mais on dit que celle-là conclut mal, qui du Connexum & du conſéquent conclut l’antécédent, comme celle que j’ai dite ci-deſſus ; parce que quoyque ſes prémiſſes ſoyent vraies, elle conclut faux, ſi étant dite de nuit il y a une lumière de lampe ou de chandelle. Car cette propoſition s’il eſt jour, il foit clair, eſt un Connexum vrai : & cette prémiſſe, il foit clair, eſt vraie auſſi, à cauſe de la lumière de la chandelle : mais la conclure, Donc il eſt jour, eſt fauſſe.

Enfin une argumentation eſt vicyeuſe par omiſſion, dans laquelle on omet quelqu’une des choſes qui ſont néceſſaires pour tirer une concluſion légitime ; comme ſuppoſant que cette argumentation eſt vraie, ou les richeſſes ſont