Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/61

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derechef les uns naissent vivants des animaux, (ce qui est commun) comme les hommes : d’autres sortent d’un œuf, comme les oiseaux : d’autres sont mal formés, comme les ours. Ainsi il ne faut pas douter que les diversités et les différences, qui se trouvent dans les générations, ne produisent de grandes antipathies parmi les animaux, qui, sans contredit, tirent de ces diverses origines, des tempéraments tout à fait différents, et une grande discordance et contrariété les uns à l’égard des autres.

De plus la différence des principales parties du corps des animaux, et surtout de celles que la nature leur a données pour discerner et sentir les objets, doit causer une grande différence des imaginations et des sensations, selon la différence des animaux. Par exemple, parmi les hommes, ceux qui ont la jaunisse, disent que les objets qui nous paraissent d’un blanc éclatant, leur paraissent pâles et livides ; et ceux qui ont quelque épanchement de sang dans les yeux, voient les objets comme s’ils étaient de couleur de sang. Comme donc quelques animaux ont les yeux pâles et livides, et d’autres de couleur de sang, d’autres blanchâtres, ou de quelque autre couleur ; l’on peut dire avec raison, qu’ils ont aussi de différentes sensations ou perception