Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/62

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des couleurs. Nous mêmes si nous regardons un peu trop longtemps le soleil fixement, et qu’ensuite nous jetions les yeux sur un livre, les lettres nous paraissent dorées, et il nous semble qu’elles tournent en rond. Puis donc qu’il y a des animaux, qui ont quelque espèce de lueur dans les yeux, et qui semblent darder quelques petites étincelles de lumière par les yeux, en sorte que même ils voient de nuit ; nous pouvons bien penser que leurs sensations ne sont pas semblables aux nôtres, et qu’ils ne sentent pas les objets de la même manière que nous. Ceux qui amusent les peuples par leurs tours subtils, en frottant les mèches des lampes avec du vert-de-gris, ou avec de l’encre, font paraître ceux qui sont présents, comme s’ils étaient de couleur de cuivre, ou noirs, seulement pour avoir mêlé un peu de ces matières dans des lampes. On peut donc juger de là que les yeux des animaux étant mêlés de plusieurs sortes d’humeurs, cela produit dans eux des imaginations, ou des perceptions des objets toutes différentes. Si nous nous frottons les yeux, les figures et les grandeurs des choses qui se présentent à nos yeux, nous paraissent allongées et étroites. C’est donc une conséquence, que tous les animaux qui ont la prunelle de travers, ou allongée, comme les chè