Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/177

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ceté complète pouvoit entraîner la plus grande misère possible, sans que ses moindres degrés partageassent ce châtiment. Parler ainsi, c’est dire qu’à la vérité, le plus grand dommage qu’un corps puisse souffrir, c’est d’être disloqué, démembré, & mis en mille pièces ; mais que la perte d’un bras ou d’une jambe, d’un œil, d’une oreille ou d’un doigt, c’est une bagatelle qui ne mérite pas qu’on y fasse attention.

L’esprit a, pour ainsi dire, ses parties, & ses parties ont leurs proportions. Les dépendances réciproques & le rapport mutuel de ces parties, l’ordre & la connexion des penchants, le mélange & la balance des affections qui forment le caractère, sont des objets faciles à saisir par celui qui ne juge pas cette anatomie intérieure, indigne de quelque attention. L’œconomie animale n’est ni