Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/255

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ble ; que pour assujettir la nature à des principes d’intérêt injurieux & nuisibles à la Société, on se tourmente de toute sa force ; ses vrais sentiments éclateront : à travers les chagrins, les troubles & les dégoûts, on dévoilera tôt ou tard les suites funestes de cette violence, le ridicule d’un pareil projet, & le châtiment qui convient à d’aussi monstrueux efforts.

Les plaisirs des sens, ainsi que les plaisirs de l’esprit, dépendent donc des affections sociales : où manquent ces inclinations, ils sont sans vigueur & sans force, & quelquefois même ils excitent l’impatience & le dégoût : ces sensations sources fécondes de douceurs & de joie, sans eux ne rendent qu’aigreurs & que mauvaise humeur, & n’apportent que satiété & qu’indifférence. L’inconstance des appétits & la bizarrerie des